Émile Zola, Les Rougon-Macquart

Rédigé par syll
Classé dans : Littérature, Citations Mots clés : roman, citation, E. Zola, XIXe

Quelques citations choisies dans la saga des Rougon-Macquart


Puis, défilaient, en plaisanteries froides, les ruses de la Volonté qui mène le monde, la bêtise aveugle du vouloir-vivre.

La joie de vivre, chapitre III


Son béguin de la mort s'en allait devant l'éternelle et sévère amitié que demandait la terre

L'assommoir


… parce qu'on la plaçait près d'Augustine qui bien sûr devait avoir mangé ses pieds tant elle trouillotait du goulot.

L'assommoir


… quelque chose comme un heureux sommeil dans les saletés inévitables de l'existence.

Nana


— Mon Dieu ! mademoiselle, celle-ci ou celle-là, toutes les baraques se ressemblent. Au jour d’aujourd’hui, qui a fait l’une a fait l’autre. C’est cochon et compagnie.

Pot-bouille


Au vent des fenĂŞtres, les bougies s'effaraient et coulaient

Au bonheur des dames


Jusqu’au bout, il lui fallait assister à l’œuvre invincible de la vie, qui veut la mort pour continuelle semence.

Au bonheur des dames, chapitre XIII

 


… comme si elle voyait passer, sur ce visage blême, le souffle glacé du jamais plus.

 

La joie de vivre, chapitre III


— Voyons, vous, dites-lui donc comment vous faites pour être toujours contente.
— Oh ! moi, répondit-elle d’un ton de plaisanterie, je tâche de m’oublier, de peur de devenir triste, et je pense aux autres, ce qui m’occupe et me fait prendre le mal en patience.

La joie de vivre, chapitre VII


[…] Toujours il aboutissait à cette délivrance : ne rien souhaiter dans la crainte du pire, éviter le mouvement qui est douleur, puis tomber à la mort tout entier.

La joie de vivre, chapitre IX


Ah ! tu avais raison, il n’y a que la gaieté et la bonté, le reste est un simple cauchemar. […] — Était-ce imbécile, ces négations, ces fanfaronnades, tout ce noir que je broyais par crainte et par vanité ! […] Oui, toi seule étais sage. L’existence devient si facile, lorsque la maison est en belle humeur et qu’on y vit les uns pour les autres !… Si le monde crève de misère, qu’il crève au moins gaiement, en se prenant lui-même en pitié !

La joie de vivre, chapitre X


Souffle la chandelle, je n’ai pas besoin de voir la couleur de mes idées.

Germinal, partie I, chapitre II


Elle, plus vieille que lui de six ans, était affreuse, usée, la gorge sur le ventre et le ventre sur les cuisses, avec un mufle aplati aux poils grisâtres, toujours dépeignée.

Germinal, partie II, chapitre III


— Tout détruire… Plus de nations, plus de gouvernements, plus de propriété, plus de Dieu ni de culte. [...] — Par le feu, par le poison, par le poignard. Le brigand est le vrai héros, le vengeur populaire, le révolutionnaire en action, sans phrases puisées dans les livres. Il faut qu’une série d’effroyables attentats épouvantent les puissants et réveillent le peuple.

Germinal, partie IV, chapitre IV


Vous avez beau crier contre les riches, le courage vous manque de rendre aux pauvres l’argent que la fortune vous envoie… Jamais vous ne serez dignes du bonheur, tant que vous aurez quelque chose à vous, et que votre haine des bourgeois viendra uniquement de votre besoin enragé d’être des bourgeois à leur place.

Germinal, partie VI, chapitre III


À quoi bon vouloir combler le néant ?… Et dire que nous le savons, et que notre orgueil s’acharne !

L'œuvre, chapitre XI


Hubertine se désolait, tourmentée par son remords d’avoir laissé Angélique ignorante à ce point. Elle aurait voulu lui dire les dures leçons de la réalité, l’éclairer sur les cruautés, les abominations du monde, prise d’embarras, ne trouvant pas les mots nécessaires. Quelle tristesse, si, un jour, elle avait à s’accuser d’avoir fait le malheur de cette enfant, élevée ainsi en recluse, dans le mensonge continu du rêve !

Le rĂŞve, chap. IX


Alors, il conta en détail la façon dont le chef de l’exploitation l’avait reçu. Oh ! un lavage de tête en règle ! […] En somme, le chef lui donnait raison d’avoir voulu faire respecter la consigne ; mais le terrible était la parole qu’il avouait lui-même : « Vous ne serez pas toujours les maîtres ! » On le soupçonnait d’être républicain.

La BĂŞte humaine, chapitre I


[…] En quelques mois de ménage, leur mauvaise grâce, leur sécheresse à tous deux s’étaient communiquées et exagérées. Ils se gâtaient ensemble, […]

La BĂŞte humaine, chapitre IV


Mais les morts inconnus, les victimes sans nom, sans histoire, emplissaient surtout d’une pitiĂ© infinie le cĹ“ur de madame Caroline. Ceux-lĂ  Ă©taient lĂ©gion, jonchaient les buissons Ă©cartĂ©s, les fossĂ©s pleins d’herbe, et il y avait ainsi des cadavres perdus, des blessĂ©s râlant d’angoisse, derrière chaque tronc d’arbre. Que d’effroyables drames muets, la cohue des petits rentiers pauvres, des petits actionnaires ayant mis toutes leurs Ă©conomies dans une mĂŞme valeur, les concierges retirĂ©s, les pâles demoiselles vivant avec un chat, les retraitĂ©s de province Ă  l’existence rĂ©glĂ©e de maniaques, les prĂŞtres de campagne dĂ©nudĂ©s par l’aumĂ´ne, tous ces ĂŞtres infimes dont le budget est de quelques sous, tant pour le lait, tant pour le pain, un budget si exact et si rĂ©duit, que deux sous de moins amènent des cataclysmes !
Et, brusquement, plus rien, la vie coupée, emportée, de vieilles mains tremblantes, éperdues, tâtonnantes dans les ténèbres, incapables de travail, toutes ces existences humbles et tranquilles jetées d’un coup à l’épouvante du besoin !

L'argent, chapitre XI


l’humanité vague, obstinée à son labeur mystérieux, en marche vers son but ignoré.

Le Docteur Pascal, Chapitre V


  1. La Fortune des Rougon (1871) : Pierre Rougon, Antoine Macquart, Silvère Mouret
  2. Son Excellence Eugène Rougon (1876) : Eugène Rougon
  3. La CurĂ©e (1872) : Aristide Rougon-Saccard, Maxime Saccard
  4. L’Argent (1891) : Aristide Saccard, Victor Saccard
  5. Le RĂŞve (1888) : AngĂ©lique Rougon
  6. La ConquĂŞte de Plassans (1874) : François et Marthe Mouret
  7. Pot-Bouille (1882) : Octave Mouret
  8. Au Bonheur des Dames (1883) : Octave Mouret
  9. La Faute de l’abbĂ© Mouret (1875) : Serge Mouret
  10. Une page d’amour (1878) : HĂ©lène Mouret-Grandjean, Jeanne Grandjean
  11. Le Ventre de Paris (1873) : Lisa Macquart-Quenu, Claude Lantier
  12. La Joie de vivre (1884) : Pauline Quenu
  13. L’Assommoir (1877) : Gervaise Macquart
  14. L’Œuvre (1886) : Claude Lantier
  15. La BĂŞte humaine (1890) : Jacques Lantier
  16. Germinal (1885) : Étienne Lantier
  17. Nana (1880) : Anna Coupeau
  18. La Terre (1887) : Jean Macquart
  19. La DĂ©bâcle (1892) : Jean Macquart
  20. Le Docteur Pascal (1893) : Pascal Rougon, Clotilde Saccard

     


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